Longtemps je me suis tue.
J’ai cru mourir d’impuissance, dans le silence.
Souffrir de ne pas être aimée, d’être niée.
Taire, cacher, voiler
Se voiler la face,
Se protéger, s’aveugler, voilà la triste vérité des violences invisibles.
Cet enfant n’existe pas dans le monde intérieur de ses parents.
Son malheur : que le monde extérieur soit aveugle et sourd à sa détresse.
Alors, il devient l’extra terrestre familial.
Il côtoie ses parents, vit à côté d’eux.
Pas avec eux !
Toujours éloigné, à distance.
Il survit dans la différence malgré l’indifférence générale.
Dans cet univers règne le chaos, la froideur, la violence.
Alternent regards noirs et pages blanches de l’absence.
A l’aube de la nuit, la terreur frappe dans ce huit clos.
Le spectacle nocturne démarre, les vociférations parentales donnent le tempos.
Vous assistez malgré vous au concerto de cris, d’hurlements qui vous broie les tympans.
A chaque seconde votre corps meurt, votre cœur saigne..
D’effroi, de solitudes, de désespoir.
Après la nuit vient le jour.
Au petit matin, les chaises musicales virevoltent.
La victime devient le bourreau de ses enfants, les accablant de mille et un tourments.
Le ton et le temps change, après l’orage, le vent glacial vous fouette le visage.
La météo s’affole, s’agite. À l’image des fanatiques.
Les mots ne se crient plus, ils hurlent au travers du corps.
Pas d’espace, pas de places.
Le silence est Roi et vous broie.
Alors quand émerge l’ensoleillement de l’écriture, les mots rayonnent !
Ecrire, pour ne pas sombrer, ne pas se désespérer.
Écrire pour se libérer, puis s’éloigner.
Écrire pour se révéler, exister, éveiller.
Ecrire pour dire, nommer, garder, restituer.
Effacer, se soustraire coûte que coûte.
Et puis un jour, votre voix porte, se livre, vous délivre, se libère, vous soulage !
Après la résignation, la soumission vient le souffle de la révolte face à l’intolérable, l’inadmissible, l’innommable.
L’indicible témoigne.
Enfin !
Alors, vous cheminez vers une autre voie.
S’échapper
Leur échapper
Fuir, les fuir
Loin, très loin.
Pour toujours, être en paix.
Le livre témoignage de Carine Hernandez est disponible sur Rencontre des Auteurs Francophones
Carine Hernandez est auteure autobiographe et psychologue clinicienne d’orientation humaniste. Elle exerce en libéral depuis plus de 17 ans au sein son cabinet en Aveyron. Deux de ses leitmotivs sont le reparentage de l’enfant intérieur et le travail thérapeutique avec les états du moi pour apaiser, guérir des blessures d’abandon, de rejet, d’injustice, d’humiliation… Elle a à cet effet créé en 2002 pour son mémoire de conseil en santé, communication et éducation un protocole de relaxation thérapeutique développemental pour guérir les enfants intérieurs blessés âge après âge.
Également praticienne accréditée EMDR Europe, elle accompagne des patients affectés par des traumatismes psychologiques récents ou chronicisés, souffrant de trouble de l’attachement suite à des négligences, carences, abus, violences.
Ayant à cœur de développer plus de compassion avec soi et les autres, elle propose depuis plusieurs années des ateliers pour prendre soin de soi et de sa relation aux autres afin d’offrir un espace de réconciliation avec ses parts blessées.
Désireuse de transmettre son expérience de développement personnel aspirant à plus de paix intérieure et de liberté, elle poursuit actuellement son nouveau projet d’écriture pour donner corps et naissance à un livre pragmatique offrant des pistes et réflexions de rencontre et connexion avec soi dans le principe de l’auto-soins.
Elle souhaite faire bénéficier d’outils pragmatiques, accessibles pour aller à la rencontre des blessures de vie avec douceur, délicatesse et compassion.
D’orientation humaniste et intégrative, elle reste convaincue que rien ne nous détermine et persuadée que chacun peut se connecter à ses ressources de résilience et de croissance post-traumatique.
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