Ignorantus, ignoranta, ignorantum !
Pauvres ignares que nous autres, ancrés dans nos folles “certitudes”, persuadés de tout savoir à propos de tout, convaincus de ne rien savoir sur tout.
Pauvres ignares, risibles bouffons, intrépides tartuffes projetés à l’avant-scène de ce ridicule théâtre de marionnettes qu’est le monde.
Le monde se joue de nous, pour nous. Il continuer à se jouer. Même sans nous.
Alors jouons. Jouons encore. Jouons toujours. Et puisque tout est joué d’avance, laissons-nous mener jusqu’au seuil du royaume de la farce. Entrons dans le jeu.
Au royaume de la comédie, tout est commedia. Une commedia qui se joue et se rejoue entre les murs burlesques des coulisses, là même où, et à condition de tendre l’oreille, il nous est encore possible de saisir, à bras-le-corps, les monologues enjoués d’Arlequin empêtré dans ses délires jouissifs.
Chut… tendons l’oreille. Écoutons-le. Il parle. Il scande :
Nous sommes ignorants
Mais nous l’ignorons
Fort bien ! Nous sommes ignorants
Et de nous toujours ils se riront.
Écoutons-le. Lors même qu’une main invisible persiste à vouloir baisser le rideau.
Écoutons-le. Et Rions. Encore. Heureux ignorants que nous sommes.
RIDEAU.
Mona Azzam
Les romans de Mona Azzam sont en vente aux États-Unis :
https://www.rencontredesauteursfrancophones.com/search-results/q-mona%20%20azzam
Comments