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Photo du rédacteurSandrine Mehrez Kukurudz

De Paris à New York, la passion hip-hop d’un entrepreneur engagé (Le Petit Journal New York)

Garry Yankson est un être à part, un passionné de la culture hip-hop qu’il découvre très jeune, notamment grâce à sa maman, dirigeante associative, qui l’emmenait dans des spectacles de danse qu’elle organisait. Il en a fait un métier en créant une agence dédiée à des projets et spectacles de hip-hop en France, mais aussi dans le monde avec un focus très spécial sur les États-Unis qui l’ont influencé depuis toujours.

Cette aventure, il l’a couchée dans un livre qui se veut aussi un formidable message : chacun peut changer sa vie et le monde. Rencontre avec un artiste passionné.


Une quête d’identité à l’adolescence qui va définir l’adulte d’aujourd’hui

Garry Yankson se définit comme un Afro-descendant ou Afropéen. Très à l’aise dans cette double culture dont il a fait une force. L’entrepreneur est un vrai militant du vivre ensemble et de la mixité des cultures. À l’image de la ville de New York, qu’il connaît si bien et dans laquelle il a produit plusieurs rendez-vous d’envergure.

L’adolescent de la banlieue sud de Paris découvre le hip-hop, alors en quête de son identité, celle de ce père absent. Commence alors cette passion pour cette culture afro-américaine et ses ramifications diverses. Il danse pendant des années et apprécie la fierté culturelle de ceux avec qui il évolue dans ce nouvel environnement du hip-hop. Ces jeunes lui ressemblent et vivent pleinement leurs origines culturelles africaines et cela lui plait. Son premier professeur de danse lui parle alors des valeurs, des codes, du lexique et de la culture derrière le mouvement hip-hop et il se passionne pour cet art universel. Pour le jeune adulte en devenir, tout ceci est alors bien plus passionnant que ce qu'il apprend sur les bancs de l’école. Il danse alors quinze heures par semaine jusqu’à l’année du bac, puis fait les études nécessaires à la création de son premier projet entrepreneurial autour du monde du hip-hop. Il monte un premier événement en 2013 autour de la danse, avant d’étendre ses opérations à l’ensemble de l’écosystème du hip-hop, en France mais aussi à l’international, en créant plusieurs festivals. Ont suivi les opportunités de festivals pluridisciplinaires avec concerts, ateliers, battles, initiations, aussi bien dans l’hexagone qu’au-delà des frontières françaises.

Comme rien ne semble l’arrêter, Garry a ensuite monté son propre label en produisant un premier album avec des artistes français, maghrébins et américains. Il fait aujourd’hui du conseil en projets hip-hop dans le monde.

L’amérique, l’influence dès ses jeunes années

Garry a grandi avec les boomers du mouvement hip-hop dans les années 90. Il est un enfant de cette décade dorée du hip-hop, celle de Spike Lee, du Prince de Bel Air mais aussi de Jay-Z, Moby Dick…, puis de rappeurs comme Eminen ou 50 Cent. Pour lui, ce mouvement américain concentrait des valeurs et notions essentielles : la puissance et l’intelligence de ses représentants, mais aussi les valeurs de rébellion, de revendication, de marginalisation et d’un mouvement unique qui s’étendait à travers le monde. Plus tard, il applaudira IAM ou NTM et le rap français qui l’a construit.

USA, me voici !

Son premier voyage aux États-Unis, il le fera à seize ans, en partenariat avec l’ambassade de France à Washington DC, lors d’un programme d’échanges scolaires. De ce voyage, il rentre gonflé de la culture franco-américaine dont il respire chaque effluve. Enthousiaste, Il décide alors de faire ses études aux États-Unis, mais ce projet ne verra pas le jour à cause des frais énormes de scolarité. Qu’importe, il y retournera autrement.

En 2008, il décide de vivre l’élection présidentielle sur place, en espérant que Barack Obama sera le premier président noir élu. Il raconte avec émotion ces moments privilégiés au milieu des américains fiers de leur vote. Il retourne ensuite aux États-Unis tous les deux ans avant d’y faire un long stage. De ce pays qui l’inspire, il ramène sa première artiste américaine qu’il produit sur scène et à laquelle il dédie un album. S’enchaînent ensuite les évènements à New York, et Brooklyn de 2018 à 2020. Freiné par la Covid, il n’a qu’une hâte : reprendre les projets laissés en friche. De père Ghanéen, il parle couramment anglais. Non pas parce que ce père le lui a appris mais parce que dans sa quête de ses origines il a voulu l’apprendre jeune et intensément.

Black Lives Matter, un combat qui se trompe de message

Amoureux de la culture afro-américaine, habitué à voyager aux États-Unis, une double culture… Il était intéressant d’interroger Garry sur le mouvement qui a bouleversé l’Amérique et qui s’est étendu à l’Occident.

Il a accueilli cette révolte avec émotion, triste et en colère de ce qu’il a vu comme des millions de personnes à travers le monde. Cette injustice, il a voulu l’exprimer lors de prises de position. Et puis il s’est plongé dans une réflexion qui l’a amené à analyser ce mouvement dans l’histoire des contestations américaines. Pour lui le mouvement n’a pas été créé avec les valeurs qu’il défend mais pour exploiter les populations les plus vulnérables. Attiser la haine et récupérer le mouvement sur les réseaux sociaux notamment, relève pour lui plus de la manipulation que du combat sain. Il doute de la genèse et les valeurs du mouvement et refuse la manipulation de masse. Le racisme se combat ensemble pour Gary et pas les uns contre les autres.

La genèse du Livre

S’il avait en tête d’écrire depuis longtemps un livre sur son parcours et sa passion hip-hop, les réflexions issues du mouvement BLM et le confinement en France l’ont poussé à prendre la plume. Les évènements prévus avaient été tous annulés, le temps était à l’écriture.

Il y exprime sa révolte, son introspection sur on parcours…. Il a tant à dire. Et puis ce livre s’inscrit aussi dans un nouveau cycle de vie.

Au-delà de ce travail sur son existence, ce livre est aussi un message, une volonté d’inspirer les plus jeunes en leur montrant l’exemple, mais aussi en interpellant chacun sur sa capacité à changer les choses, en commençant par changer soi-même.

Garry a changé. Il vit avec passion au travers de cette culture hip-hop qui l’a construite. Une culture qui a influencé largement le monde entier. Et depuis des décennies.

Garry insiste sur l’importance des valeurs portées par la culture hip-hop. Non, cette musique n’est pas celle des banlieues et de ses dérives comme certains le pensent. Elle est celle de l’amour, de l’entraide, de la solidarité et du divertissement. Et c’est ce que les lecteurs découvriront aussi dans le livre.



Des projets aux États-Unis ?

En dehors de la reprise des évènements, Garry a des projets à long terme dont celui de s’implanter aux États-Unis et donc d’étendre ses activités de l’autre côté de l’Atlantique. Les États-Unis restent le plus gros marché de la culture hip-hop. Un nouveau challenge qui ne fait pas peur à celui qui a fait de sa vie professionnelle une passion.

#BeHipHop de Garry Yankson est disponible aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones


Article paru le 12/05/2022 sur Le Petit Journal New York

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2 commentaires


Mariaclara Baucere
Mariaclara Baucere
03 juin 2022

On dit souvent que partager une culture, c’est avant tout partager une langue. Le hip hop est une culture populaire, urbaine, c'est la vitrine d’une nouvelle façon de parler, d’un nouvel argot, de nouveaux mots, une nouvelle génération d'artistes. Bravo pour votre parcours Garry.

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Un beau parcours...

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