Parti faire le tour du monde, l'auteur kanak se pose pour nous écrire....
" Un rivage bordé d'échasses fait de cocotiers où le danger dérisoire s'éparpille en quotidien. La vie ne serait pas la vie si elle n'était pas jalonnée par la mort. C'est pourquoi le courage est salué. Un salut de vivre au dépens de la peur, il adviendra ce qu'il adviendra, mais croyez-moi. Mourir en recevant un coco sec, sur la noix de coco devrait être le cadet de vos soucis.
Si le paradis donne de la voix aux plages enchanteresses de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Les esprits n'en demeurent pas moins en reste. Il faut le voir pour le croire pour le sentir que les ressentis ont jalonné bien des vies. Même si la magie paraît moins présente, en ce monde, elle règne en silence. Quand on sent ses tripes s'assécher autant que sa gorge par une peur qui s'installe à grands pas. Il y a des frontières qui ne figurent sur aucune carte, ni de panneaux pour prévenir les téméraires qui ira verra, mais ceux qui écoutent savent.
Ces derniers savent que du grain de sable aux puissantes Alysés. Dans le plus anodin des décors demeure des fureurs invisibles qui feraient pâlir le plus cartésien d'entre nous. Ce que la science n'explique pas certains le savent depuis longtemps. Et quand une personne vous dit que ces ancêtres sont enterrés ici, allez comprendre que l'expression " la terre de mes ancêtres " n'est pas un vain mot. Lorsqu'on se passe de mots, pour faire comprendre par des regards avertis que la mort n'est pas un tournant, ni une finalité.
Ici il n'est pas question de vendre le grand frisson, ni de légitimer des angoisses. Mais de composer avec ce qui nous précède et nous précédera. Un tourbillon céleste d'esprits qui n'a de majestueux que la cosmogonie qu'il suscite par une symphonique bienveillance. Nous incitant à faire preuve de respect pour cette terre ne faire qu'un avec elle dans un rapport aussi intime que charnel, au doux son d'un équilibre constant. Mais avant tout par la nécessité d'un lien social qui se doit par respect pour l'ensemble du vivant, de couler de source.
Car ne triomphera pas la folie de la modernité tant que sont ancrées les racines. Qui tissent les valeurs sèment des graines qui ripostent de fleurs, sur le champs des possibles. Fort d'us qui ont coutume de plaire aux révérences qu'elles supposent. On s'arme de patiences solennelles, pour rendre grâce aux omniprésent invisibles. Il y a de ces îles comme pays, où les regards portés sur la terre n'enterrent pas de florissants espoirs. Il y a de ces îles comme pays, où l'infini, ailleurs, rend hommage à l'imaginaire. Il y a de ces îles comme pays, où la joie de vivre rivalise avec les continents.
Cette île d'où nos cœurs battent au son de cet océan aux mélodies opportunes. Un refuge face à ces vagues nomades qui décèle la force de l'océan. Pour nous élever, entendre ce silence qui nargue le temps, sur ces archipels parsemés de couronnes corail. Les paroles surfent sur les vagues à l'âme comme chemin vers le cœur. La case portée par nos aïeux brille de quelques feux. Oh esprits vous qui êtes les propriétaires des biens du monde. Guidez nos pas sous cette pluie qui rappelle à la peau qu'il est doux d'appartenir, à une île Pacifique. Pour celui qui se souvient avoir ancré ses pieds dans ce sable. Y a-t-il plus beau synonyme, à la plénitude que Pacifque ?
Car de Pacifique, notre océan est partage, de Pacifique, notre océan est plénitude, de Pacifique notre océan est orné de silences. "
Comments