Sous les branches d’un acacia enhardi par les souffles errants
Le poète s’en est venu s’étourdir des parfums nus et grisants
D’un Dit croqué telle une endive dévêtue de son amertume.
À l’ombre de ses bras luisants de rosée, le poète prit la plume.
Un feuilleté d’effluves de rhubarbe lui a clamé, souriant
Que le temps acidulé se languissait d’une fraise d’antan.
Le pois vert à son tour lui a susurré d’un ton gourmand
Que la vie s’en renaît en accolade tel un mets frétillant.
Et dans le silence des brunoises où mijotent les murmures
Fume un rêve de sons groseille. Volupté acidulée des mûres
Qu’un poète pétrirait en coquelicots de rimes aigres-douces
Pour unir la fève du Verbe à la chair d’un pamplemousse.
Un poème inédit naît ainsi comme un fenouil foisonnant
Pour s’en aller titiller les papilles endormies du gourmand.
Des arômes indicibles abreuvent de suc les mots suaves
Revêtant les courbes du poème d’une note de betterave.
Il est resté sur le zeste des rimes une saveur à l’ancienne
Mélodie de vers saupoudrés d’une fleur de sel aérienne.
De l’essence des mots, le poète a ciselé un bouquet garni
Accommodant la parole en hymne. Mise en bouche inouïe.
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Bravo Mona pour ce magnifique poème et la délicatesse de ta plume. Mariaclara baucere😍