Un joli poème pour amorcer avec douceur cette semaine, signé du poète Kabyle Meziane Mahmoudia.
Le temps seul écrit l'auteur n'est qu'un livre
Et chaque être vivant est un meuble arrangé
La mémoire et l'oubli en mutuel danger
Enterrent leurs carnets où rien ne les délivre
La jeunesse a la force et la fougue fictive
Croyant avoir l'âge devant elle à tout faire
A l'inverse de la sénile vieillesse effective
Qui vit dans l'espoir de pouvoir tout refaire
Pourtant pareil au déclin la jouvence éphémère
S'en va comme l'aurore que chasse un crépuscule
Dans le létal torrent du sablier chimère
Qui mène vers le moulin où rien ne s'articule
Et le temps d'un ultime inutile vain soupir
Tombe la dernière feuille dans le noir absolu
En chaque vieux qui meurt un livret expire
Et s’en meure souvent sans n'avoir été lu
Meziane MAHMOUDIA Alger, Le 06 Juin 2021
La poésie se fait si rare. Merci de la faire vivre !