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Le génocide des Arméniens, un devoir de mémoire

Le 24 avril est une date importante pour la communauté arménienne. Ce jour a été choisi pour symboliser la commémoration du génocide des Arméniens perpétré en 1915 contre les habitants des petites villes et villages de Turquie. Ce jour-là, un million et demie d’Arméniens ont rencontré la mort, la torture et la déportation.



Depuis, les coupables ont été jugés, mais justice n’a pas été rendue pour autant. Ainsi, le mot génocide n’ayant été inventé qu’en 1945 pour nommer l’horreur de la Shoah, le massacre des Arméniens n’a jamais été reconnu par les bourreaux.

Même si une grande majorité de la communauté internationale des humains sait ce qu’il s’est passé ce 24 avril 1915, les principaux intéressés n’ont jamais voulu admettre que ces horreurs ont existé, malgré les centaines et milliers de preuves sous forme de photos, films, témoignages, articles de journalistes indépendants, lettres d’ambassadeurs qui ont été témoins des exactions.

107 ans plus tard, alors que les Arméniens du monde entier allument une bougie et se souviennent des membres de leurs familles disparus, morts, déportés et torturés, le devoir de mémoire est une action nécessaire et saine à transmettre aux générations suivantes.

C’est dans ce sens que j’ai réuni les témoignages de mes parents dans un livre intitulé Revenir à Marseille. Pendant plusieurs mois, j’ai filmé mes parents qui racontent l’histoire de notre famille. Je me suis basée sur ces témoignages pour écrire cette saga familiale inspirée de faits réels. Tout commence le 24 avril 1915 avec le génocide des Arméniens. Mes quatre grands-parents y survivront, chacun à sa manière. Puis, ce sera l’exil en France pour la famille de mon père, la Syrie pour celle de ma mère.

Dans ce roman-témoignage, vous suivrez le récit poignant d’un petit garçon Pierre Haroutionian, mon père, né à Marseille, obligé de partir à l’âge de 12 ans en Arménie qui fait alors partie de l’URSS. Entre terreur sous le régime de Staline, service militaire en Sibérie, joies et vexations, chaque membre de ma famille va se battre pour affronter son destin.

Pendant vingt-six ans, Pierre va se confronter au gouvernement soviétique pour obtenir son passeport pour la liberté, son visa pour REVENIR A MARSEILLE. Chaque vie est un roman, découvrez celui de ma famille, une histoire riche en suspens, en rebondissements et en humanité.

Ce travail m’a demandé beaucoup de rigueur, mais aussi d’imagination pour inventer le quotidien de ces personnages que je n’ai malheureusement pas eu le bonheur de connaitre. Au travers des souvenirs de mes parents, j’ai retracé les parcours de vie, mais aussi les trajets des migrations forcées. Je me suis questionnée sur les conséquences qu’ont les choix de nos aïeux sur nos propres vies. Serais-je même née si le génocide des Arméniens n’avait pas eu lieu ? Comment réussir à survivre après avoir vu ses frères et son père abattu contre un mur ? Comment aller de l’avant alors qu’on subit un lavage de cerveau dans un orphelinat ? Et mes enfants, cent ans plus tard, ont-ils des séquelles des atrocités qu’ont vécues leurs arrière-grands-parents ?

Raconter l’histoire de sa famille n’est pas seulement coucher une chronologie sur du papier. Parce qu’en racontant l’histoire des Haroutionian, j’ai participé à ma manière à raconter l’histoire de l’humanité.


Le très beau livre d'Alice Masson-Haroutionian sur l'histoire de sa famille est disponible sur Rencontre des Auteurs Francophones :

Alice Masson-Haroutionian est romancière et conférencière. Elle écrit aussi des chroniques littéraires pour le média numérique FranceNetInfos sous le pseudonyme d'Alissash. Elle a remporté plusieurs prix littéraires chez Grasset et au Cherche Midi. Elle a publié deux recueils de nouvelles : Modern Love aux Editions Spinelle et Le Croustilleur de Versailles aux Editions de l'An-Vi, ainsi que deux romans : La Chair est cendre, l'âme est flamme et Revenir à Marseille aux Editions de l'An-Vi. Revenir à Marseille est son roman le plus personnel, basé sur des faits réels.

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