Rien et nul au monde ne pourrait du poing
Cerner l’immensité et la diversité
De la vie et de l’espace
Éternellement la mort et l’amour resteront sans soins
Tel hélas est la craintive vérité
De ces deux vagues rapaces
Toute révolte de l’homme dieu en serait témoin
Finira en un mal et une âpreté
Dans un chemin démuni de grâce
Homme ; tu resteras toujours homme ou peut-être moins
Dès que tu tentes de t’apporter plus de clarté !
Au sujet de dieu heure et place
Ne dois-tu pas le mieux chercher ta joie, ton chemin
Au lieu de sombrer dans la complexité
En perdant toute fin et trace.
Souvent homme tu es aveugle
Quand tu regardes vers le ciel !
Tu refuses d’admettre que c’est le chemin
De dieu droit juste et éternel
Et que ta vie sur terre n’est que l’ombre
De la tienne dans le vaste ciel
Ta mort et ta naissance sont sœurs
D’apparences opposées mais jumelles
Car chacune des deux t’offre son heure
À toi de distinguer des deux la plus belle
Pourquoi regardes-tu le ciel d’un air curieux et malin ?
Ne serait-il pas meilleur de l’admirer
Comme si l’on se regardait dans une glace !
Tu verrais même les anges assis gais dans leur coin
Regardant la fourmilière humaine ; l’intimité
Du bas monde que les deux vagues effacent
Combien, de prophètes, eurent clamé la justice du divin ?
Combien parmi vous sur terre se sont expiés !
Pour des crimes des trahisons, tout trépasse
Vers l’au-delà où dieu saurait t’attendrir humain !
Après que tu aurais empli la feuille de ta destinée.
Ainsi s’adressa l’un des anges à l’un des humains
Lui distinguant le songe de la réalité
L’ange ajouta ces mots à la vile race :
« Tu cherches désespérément ton bonheur
Au lointain, là où il n’y est point
Fouinant dans les confins de l’espace et de l’heure
Mais tu ne trouves que douleurs échecs et chagrins
Tu remues la terre, les cieux, les ondes avec fureur
Et tu te sers de l’oubli comme inutile soin
Ton arrogance est la source des toutes tes erreurs
Et l’erreur est le pilier majeur du chagrin
Ton bonheur réside au fond de ta douleur
Si tu ne le devine pas, ton âme n’aurait rien
Il te faut affronter de face tes malheurs
Pour qu’éclore ton bonheur, qui t’es voisin !
La force est dans l’union non dans la vigueur
La gaieté exige pour se faire de chacun
D’avoir une âme sobre et un tendre cœur
La gloire est d’avoir à sa mort un linceul sain
C’est vers vous que déverse toute votre rigueur
Pourquoi, le bien en vous, en mal se transforme » ?
L’homme, répondît se croyant l’être le plus énorme :
« La meilleure défense pour nous c’est l’attaque
Pour se défendre le serpent mord de son venin
Et la femme étant faible d’amour nous arnaque
L’homme lion auprès d’elle n’est qu’un peureux lapin
Tel est la vie ici-bas ce n’est pas toujours les pâques
Le fort abat le faible le tort est d’être orphelin
C’est la règle aquatique, entre nous, on se traque
Et nos motivations sont l’argent et le pain
L’ange eut pleuré pour chacun de ces mots
Et dit à son frère l’homme ainsi donc vous êtes sots
L’homme n’est qu’un loup pour son frère l’homme
La femme est sa belle et terrible flamme
L’argent fait autant le déshonneur des gens
L’amour est donc l’auteur de vos tristes atours
Le sage, parmi vous, dans la folie fait naufrage !
Et sa raison arrive à sa morte saison
Dieu face à l’injustice terrestre ferme ses yeux
Et l’ignoble époque du vaillant se moque
Le ciel pour lui seul garde ses doux miels
Et sur terre par toi mon frère il rend tout amère
L’amertume sur les visages dessine de sa plume
Dans le songe mon frère, sans le savoir, tu plonges
Et la règle de la terre est d’être proie ou aigle
Quiconque vous approche, vous lui videz les poches
Notre père vous hait car vous tendez trop la main
Vers l’erreur et la ruse, c’est pour ça qu’il vous refuse
Et bien sachez que la terre n’est faite que de misères
O humain se croyant libre sans savoir qu’est-ce vivre !
L’homme trembla de peur se sachant sans lendemain
Le soleil lui évoqua la férocité
De la chaleur infernale du sombre espace
Quand dans la canicule, il serait tel un épi de foin
Les champs d’hommes seraient beau brûlé
S’il ne reculait pas de ses vilaines audaces
De léser pertinemment par sa langue et ses mains.
Le ciel ; cette justice et cette loyauté
Car la terre est la bassesse au mal pugnace
La foi subitement en cet homme ignoble revint
Réalisant que sur terre il n’est qu’un damné
Il cria alors peureusement à l’ange : grâce !
Je me changerai en oiseau chantant chaque matin
Tous ces mots de sagesses pleins de piété
Pour qu’auprès de dieu je gagnerais ma place !
Parmi les foules humaines, il y a beaucoup qui trichent
Il est des hommes aveuglés par l’envie d’être riche
Qui de leurs esprits chaque jour s’appauvrissent !
Il est d’autres que l’orgueil transforme en narcisses
Au point que l’on ne sait plus de quel monde ils sont
Les arcanes des envies ressemblent à des prisons
Qui ne laissent point sortir tous ceux qui y entrent !
Ceux-là sont maîtres de leurs âmes, esclaves de leurs ventres
Aux creux de leurs âmes la folie est rebelle
Et chaque jour la démence leur fait de ses nouvelles !
Il est des hommes dont les mots évoquent le goût du miel
Les pieds nus, les ventres creux mais on les voit sans fiel
On les croirait d’Arcadie et des fables
Ceux-là ont-ils vraiment, pour origine du sable
Ils sont peut-être moulus par la relique des anges
Généreux, sensibles, fidèles et de natures étranges !
Comments