Nous voilà en décembre, à nouveau, enfin !
J’ai toujours aimé cette période de l’année, la magie qu’elle crée, les contes de Noël, les légendes, cette volonté que beaucoup ont de faire de leur mieux.
Les Noëls de mon enfance étaient des Noëls pour enfants, pour l’enfant Jésus aussi. Les cadeaux étaient importants mais pas autant que les belles histoires lues et racontées, les morales de Nanie qui nous rappelait encore plus que de coutume combien le message du Christ, ses paroles devaient être accomplies.
Le monde change, évolue, les parents d’aujourd’hui, qui se sont sûrement sentis trahis enfants, se demandent si cette histoire de Père Noël est une bonne idée.
Ce qui me fait souvenir qu’à l’époque où je dirigeais le journal interne de la société pour laquelle je travaillais, j’avais demandé à plusieurs collègues de raconter le jour où ils avaient découvert que le Père Noël n’était pas tout à fait ce qu’on leur en avait dit. Il en était ressorti de l’amertume pour beaucoup. A la lecture de ces témoignages, j’avais alors décidé d’écrire, moi aussi, le mien, espérant ouvrir une autre porte, une autre possibilité pour ces enfants devenus adultes.
Le voici :
« Je me souviendrais toujours du Noël où je découvris ce que j’appellerais plus tard la grande usurpation. Ce Noël correspondait à un grand événement de la vie des Nouméens : l’inauguration du pont qui reliait la ville de Nouméa à l’île Nou, qui deviendrait la presqu’île de Nouville.
La Mairie avait décidé de fêter cela en grandes pompes avec un invité d’honneur : le Père Noël. Une des tantes de Nanie habitant l’île Nou, la famille avait alors décidé de se retrouver au grand complet pour le réveillon chez elle, ce qui serait facilité par le pont.
Nous voilà donc tous partis en direction du pont, la benne remplie de victuailles, etc… et d’une énorme malle qui m’intriguait puisque je n’avais vu personne la préparer. Et lorsque je questionnais Nanie à son sujet, elle me répondit par un sourire.
Le Père Noël arrive, salué par un formidable feu d’artifice. A peine celui-ci repartit, je vis les grands (C’est ainsi qu’enfant j’appelais les adultes) se précipiter vers la voiture et entendit Nanie dire « Vite vérifie la malle ! », qui fut ouverte prestement mais suffisamment puisque j’eus le temps de voir qu’elle regorgeait de jouets. Et là, j’eus alors cette pensée terrible : « Pfu ! Les grands se prennent pour le Père Noël ! N’importe quoi ! Ils n’y arriveront jamais… ».
Je n’oublierais jamais cette pensée car elle allait m’aider à créer ma propre légende de Noël, car elle serait le fondement de mes Noëls à venir remplis de féeries, de contes, de légendes, d’espérance et de fruits déguisés…
Le livre témoignage de Claudia Rizet-Blancher est en exclusivité aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones
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