Écrire, c’est faire crisser la plume contre les courbes harmonieuses du grain des mots pour
emplir, le long des écluses roucoulantes de soleil, les creux du silence de notes saugrenues qu’une main agile se plaît à accorder en un hymne surprenant d’évanescence.
Écrire, c’est laisser s’élever une voix portée en soi tel un imbroglio qui trépigne d’impatience quand
bourdonne le ciel dans le vide fissuré.
Écrire, c’est re-écrire le Temps qui se dresse conquérant, ignorant que par le pouvoir d’une ruche de mots, la mort se peut s’en aller flâner ailleurs.
Écrire est une révolte qui, sur la marelle des ans, se joue à loisir du volte-face du néant.
Écrire, c’est se saisir d'un mot- bourdon nourri à l’encre de miel et qui appose sur l’aile des pages, la toile écrue des essences de l’être.
Écrire, c’est re-créer au hasard des marées de l’idée, un vertige vagabond aux jambes nues et palper sur la peau des verbes un sillon d’immortalité.
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