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Il y a des vies qui ne s’écrivent pas, elles se vivent à la hache. L’histoire d’Isabelle Eberhardt en fait partie. J’ai ouvert un jour un livre sur elle, puis j’ai regardé un documentaire sur Arte, et je n’ai plus jamais pu la quitter. Une fascination, une obsession. Pourquoi elle ? Pourquoi moi pour la raconter ? Peut-être parce que, comme elle, j’ai senti l’appel d’un ailleurs, d’une liberté impossible. Je l’ai vue, sur les rares photographies qui nous restent d’elle, avec son visage androgyne, son regard perçant. Je l’ai entendue dans ses mots, ceux qui coulaient comme un torrent de sable et de soif.

L’histoire, elle, veut la faire mourir de façon simple, comme une note de bas de page. Elle dirait : « Le 21 octobre 1904, une crue soudaine submergea Aïn Sefra. Isabelle Eberhardt fut retrouvée morte. » Mais ce serait une trahison. Car sa mort, elle aussi, fut un acte de poésie. Ce fut l’eau, l’ennemie du désert, qui a eu raison d’elle. Pas une maladie, pas une balle de fusil, mais la force brute d’une nature qui, comme elle, refuse d’être domestiquée. Le désert l’avait accueillie, l’eau l’a prise pour elle. Et ses derniers mots, ses carnets, ont été arrachés de la boue pour survivre, pour témoigner, pour nous hanter. C'est de cela que je veux vous parler.

Version trilingue.

Français - anglais - arabe.

Portrait d’Isabelle Eberhardt "L'Épouse du Silence” - FOUAD GRAIRI

21,00$Prix
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