Le poète Kabyle nous livre quelques vers en ce lundi d'août... Pour échapper à la violence du monde.

Jusque-là de merveilles je n’en connus aucune
Ni l’odeur du succès ni les goûts de la fortune
Mais poète comme je suis fils de mère nature
Un fin mot ; un petit fait, qui protège la culture
Me réjouit et m’amuse, m’égaye et me distrait.
Du bousier déroulant sa lune sur le sol
Au fil de Fourmis que cache un tournesol
Pendant que tant de choses me froissent et m’irritent
Mon regard ne s’ouvre qu'aux fleurs qui le méritent
Et les flottilles de feuilles que le vent soustrait.
Seul le jardin possède l'essence qui me charme
Son effet a l'effet de l’œil d'où sourd une larme
Qu’il soit d’Haÿ-les-Roses ou des violettes de Parme
Je suis ce va-t-en-paix qui n’excelle qu'une seule arme;
Cette plume qui dépeint les meilleurs portraits.
Du sud de la Loire au nord de l’Adour
A travers les calycanthes des arbres pompadour
En ménestrel errant l'égal d'un troubadour
Pendant que je sillonnais ces plaines et faubourgs
J’entendis un… moineau chanter dans une roseraie ! :
«À Doué la Fontaine Très loin de la Seine Très loin des plaines Où frime le flamant-rose Les chemins de la rose !
Loin des villes mondaines Des rues des vieilles madeleines Loin des bois de Vincennes Les amoureux se posent Entre l'épine et la rose !
Devant ces beaux jardins, Remuant leurs gourdins De si vieux baladins Que les anges titillent Fouillaient leurs pacotilles.
Et de mars à novembre Marchant sous les ombres Arrivent en grand nombre des essaims frileux Venant par Courcilpleu.
Pareil à l’Haÿ-les-Roses Aux chemins de la rose Des Démiurges s’y reposent sur ces superbes domaines Pour nourrir l’âme humaine ! »
Meziane MAHMOUDIA, en Algérie.
(Je n'arrive pas à ne pas penser aux incendies de ma Kabylie. M.M)
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