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Le retour des hirondelles

J'aime beaucoup mes hirondelles. Elles font partie de notre vie, de la vie du jardin, de la propriété, pendant presque six mois.


Dans les Hauts de France, sur notre propriété à Sainte-Marie-Cappel, il y a de magnifiques hirondelles rustiques, des campagnardes qui ont fait leurs nids à l’intérieur des cabanes de jardin. Elles ont un ventre blanchâtre et une queue très fourchue avec deux longs filets. Il y a aussi quelques hirondelles de fenêtres, des citadines qui construisent leur nid à l’extérieur. Elles ont le ventre blanc, une queue légèrement fourchue et un croupion blanc. Ces jolies demoiselles ont fait de notre environnement leur villa d’été.

L'hirondelle, un oiseau porte bonheur, un messager du printemps. Elles se nourrissent essentiellement de moustiques et sont indispensables à l’humain. Il faut les protéger et les laisser s’installer, car tous les ans, elles font leur retour, dans les nids qu’elles ont construits.

Dès leur arrivée en cette mi-avril, après une migration en Afrique et un périple de plus de 6000 km en un mois, ce sont les mâles qui arrivent les premiers et choisissent l’emplacement de leur futur nid. Quand les femelles arrivent, ils se mettent ensemble à construire le nid à l’aide de boue ou à consolider le nid de l’année précédente.

Les voyageuses visitent les berceaux vides qu’elles ont dû abandonner aux premiers froids. Le plus souvent, c’est la femelle qui fait le plus gros du boulot. Des centaines d’allers et retours sont nécessaires pour trouver l’herbe et la terre qui seront malaxées à grand coup de salive. Le nid est souvent accroché à une solive et son intérieur ressemble à un édredon moelleux. Un confort pour la future maman (et les petits) qui vont grandir dans un cocon tout doux, réalisé à base de duvet d’oiseau, de plumes de poule et même de poils de chats, récupérés ici et là, et ici ils sont servis avec mes quarante chats.

Les hirondeaux, sont couvés entre 14 et 19 jours. Quand ils éclosent, c’est l’enfer pour les parents ! Les petits sont des ventres sur pattes, que les adultes nourrissent d’insectes à longueur de journée. C’est plus de 1000 insectes par jour dont les moustiques et le plancton aérien, gobés par les parents avant régurgitation dans le bec des jeunes et plus de 300 km dans la journée pour les nourrir.

Dès que les petits seront sortis, ils seront encore nourris pendant deux semaines par les parents. Ensuite une autre ponte et couvaison peut se faire, s’il y a toujours de la nourriture présente sur le site.

Entre le printemps et l'été, les hirondelles mènent à terme deux ou trois couvées avant de repartir pour l’Afrique. La population de ces jolis oiseaux est en nette baisse et on ne les voit plus guère dans les villes. La faute à la destruction des nids, et à l’usage des pesticides qui tuent les insectes qui constituent l’unique source de nourriture de cet oiseau.

A méditer ! Quand on sait qu’une seule hirondelle est capable de manger 3000 moustiques par jour.

Pour les hirondeaux, commence un jour l'apprentissage du vol. Dans une nichée, il y a toujours un aîné, c'est généralement le plus gros et le plus costaud. C'est le premier à quitter le nid. Il commence par voleter dans l'appentis. Puis les parents l'appellent pour le faire sortir. Les plus faibles, les moins gros suivent. Quand les bébés sortent, les parents les encouragent par leurs chants. Les petits se posent sur des branchages, des coins de toits, et les parents viennent les ravitailler en nourriture. Le soir, tout le monde rentre à la maison. Les petits dorment dans le nid. Les parents, jamais loin, veillent sur leur sommeil et leur sécurité. Et pendant tout l’été, nos hirondelles nous chantent des petits cris de tendresse dominant le bruissement des feuilles.

Les premiers regroupements se feront fin juillet. Les rassemblements en matinée sur les fils, annonceront les départs imminents. Elles iront passer l’hiver à l’ouest du bassin du Congo (Gabon, Nigeria…). Elles partiront toutes ensemble, vaille que vaille, vers l’Afrique. Les dernières partiront en septembre.

C’est sans aucun doute pour se réinventer et construire un futur meilleur que l’on change de vie, et c’est en cette époque où la nature est effroyablement menacée que nous en revendiquons plus que jamais le besoin.

En m’installant loin de la ville, je rêvais d’un lieu où la nature serait la plus sauvage possible et où je serais en paix.

Jour après jour, j’ai appris à vivre en harmonie avec la nature et les animaux.

Le premier roman de Marie-Claire Dehaene est en vente sur Rencontre des Auteurs Francophones



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