Au fond, ce que j’aime le plus c’est tout ce que je n’ai jamais su dire. Vous savez, ce blanc qui précède l’écrit. On part de bon matin à la chasse aux Chimères et on se dit « si jamais aujourd’hui je peux au moins entrevoir l’une d’entre elles… » Alors on s’y met, au travail, à la traque, botté, stylos en bandoulière, l’oeil aux aguets, l’esprit vif, filet et gibecière, nous les trappeurs, fébriles braconniers des idées d’or.
Mais comme le dit si bien le proverbe, « Fautes de grives on mange des merles ». Et ce que l’on ramène n’a jamais tout à fait la gueule ni même la consistance de ce qu’on espérait. On s’en contente et l’on a tort. A moins que nos Chimères ne soient au-fond que le rêve nécessaire pour nous faire chaque jour espérer. Et on se dit: « demain, j’en suis certain, j’attraperai trois poils de ce drôle d'animal… »
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