Ah l’amour ! Edith Piaf dans la « goualante du Pauvre Jean » le chante : « sans amour, on n’est rien du tout, on n’est rien du tout ! »…
Mais de quel amour parlons- nous ? En effet, il a de nombreuses déclinaisons : l’amour de l’un, l’amour des autres, l’amour de la vie, … ?
Aujourd’hui, je choisis l’amour de l’un…
J’en appelle à la poésie et à un de nos grands poètes, Baudelaire, dans « les fleurs du mal » : « l’invitation au voyage » qui décline, entremêlés, les thèmes du sentiment amoureux et de l’invitation au voyage…
Ce poème, Léo Ferré l’ a chanté ce poème chanté dans un disque superbe qui met en musique nos grands poètes depuis François Villon et Rutebeuf jusqu’à Lamartine, Apollinaire et Aragon…
L’Invitation au Voyage
Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur D’aller là-bas vivre ensemble ! Aimer à loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillés De ces ciels brouillés Pour mon esprit ont les charmes Si mystérieux De tes traîtres yeux, Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants, Polis par les ans, Décoreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs Mêlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’âme en secret Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre désir Qu’ils viennent du bout du monde. – Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)
Les romans de Simon Nizard sont disponibles aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones : https://www.rencontredesauteursfrancophones.com/product-page/le-jardin-des-couscous-simon-nizard
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